Page:Wilde - Poèmes, trad. Savine, 1907.djvu/236

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réseau de la rosée dans ces fleurs de la passion que

 voici? Bon marin, viens et dis-moi maintenant:
 est-ce là la main de ma Dame? ou n'est-ce que le reflet
 de la proue, où n'est-ce encore que le sable
 argenté.
 Non, non, ce n'est point le réseau de la rosée, ce
 n'est point le sable bordé d'argent, c'est vraiment
 ma chère Dame, avec sa chevelure d'or et sa main
 de lys. O noble pilote, gouverne du côté de Troie
 Bon marin, joue de la lourde rame. C'est la Reine
 de vie et de joie que nous devons enlever au rivage
 grec.
 Le ciel décoloré prend une teinte vaguement
 bleue; une heure encore, et il fera jour. A bord! à
 bord! mon vaillant équipage. O ma Dame, fuyons!
 fuyons! O noble Pilote, tourne la proue vers Troie.
 Bon matelot, joue activement de la lourde rame. O
 toi que j'aime comme n'aime qu'un jeune homme,
 ô toi que j'aimerai d'un amour éternel.