Page:William Morris - Nouvelles de Nulle Part.djvu/114

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peu de monde ; je veux dire que ceux qui s’en servent vont et viennent beaucoup, l’endroit étant trop bas et marécageux pour être agréable à habiter. Passé les docks, à l’est, du côté de la terre, c’est tout en pâturages, pays plat, autrefois marais, sauf un petit nombre de jardins, et il y a là très peu d’habitations permanentes : à peine quelques cabanes et maisonnettes pour les hommes qui vont veiller aux grands troupeaux de bétail qui y paissent. Mais cependant, avec les bêtes et les hommes, et les toits de tuiles rouges épars, et les grandes meules de foin, ce n’est pas une fête à dédaigner de prendre un poney tranquille et d’aller chevaucher par là par une après-midi d’automne ensoleillée, voir le fleuve et les navires qui montent et descendent, et jusqu’à Shooters’ Hill et aux hautes terres du Kent, puis tourner vers la grande mer verte du bas pays d’Essex, avec la vaste étendue de ciel et le soleil bas éclairant le large espace d’un flot de lumière paisible. Il y a un endroit appelé Canning’s Town et, plus loin, Silvertown, où les belles prairies sont les plus belles : c’étaient certainement autrefois des bouges, et assez misérables.

Les noms m’écorchaient les oreilles, mais je ne pouvais lui expliquer pourquoi. Je dis donc :

— Et au sud du fleuve, comment est-ce ?

— Vous trouveriez que cela ressemble beaucoup au pays du côté de Hammersmith. Au nord, encore, le pays monte, et il y a une ville agréable et bien bâtie, appelée Hampstead, qui est l’extrémité de Londres de ce côté-là. Elle