Page:William Morris - Nouvelles de Nulle Part.djvu/146

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dans une société d’hommes qui sont libres et égaux, est peu vraisemblable ; car dans une pareille communauté la majorité apparente est la majorité réelle, et les autres, comme je l’ai indiqué déjà, le savent trop bien pour faire de l’obstruction par pure stupidité, d’autant moins qu’ils ont eu amplement l’occasion de présenter la question sous le jour qu’ils ont voulu.

— Comment est-ce organisé ? demandai-je.

— Eh bien, dit-il, prenons une de vos unités d’organisation, commune, district ou paroisse (car nous avons les trois noms ; aujourd’hui ils ne répondent en fait qu’à de faibles différences, mais il y a eu un temps où elles étaient assez grandes). Dans telle circonscription, comme vous diriez, quelques voisins pensent qu’il faut faire ou défaire quelque chose : construire un nouveau hall de ville, détruire des maisons incommodes, ou décider qu’un pont de pierre remplacera quelque vilain vieux pont de fer, là, il y a à faire et à défaire à la fois. Eh bien, à la prochaine réunion ordinaire des voisins, ou Assemblée, comme nous disons conformément à l’ancienne langue des temps antérieurs à la bureaucratie, un voisin propose le changement, et, bien entendu, si tout le monde est d’accord, la discussion est finie, sauf les détails. De même, si personne ne soutient celui qui fait la proposition, — ne l’appuie, comme on disait, la question tombe pour le moment ; ce qui vraisemblablement ne se produira pas parmi des gens sensés, car l’auteur de la proposition en a certainement parlé avec d’autres avant l’Assem-