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CHAPITRE XVII

COMMENT S’EST PRODUIT LE CHANGEMENT


Dick rompit enfin le silence :

— Hôte, pardonnez-nous une petite lourdeur d’après-dîner. Que voudriez-vous faire ? Allons-nous sortir le grison et retourner à Hammersmith ? ou voulez-vous venir avec nous entendre chanter des Gallois dans une salle tout près d’ici ? ou bien voulez-vous venir tout de suite avec moi dans la Cité pour voir quelques constructions vraiment belles ? ou — quoi encore ?

— Mais, dis-je, comme je suis étranger, je vous laisserai choisir pour moi.

En réalité, je n’avais aucun besoin d’être « amusé » à ce moment ; et d’ailleurs j’avais comme un sentiment que le vieillard, avec sa connaissance des temps anciens, et même une sorte de sympathie à rebours pour eux, causée par son effective haine, m’était pour ainsi dire une couverture contre le froid de ce monde si nouveau où j’étais, en quelque sorte, déshabillé de toute pensée et de tout mode d’action coutumiers, et je désirais ne pas le quitter trop tôt. Il vint aussitôt à mon secours :

— Attendez un peu, Dick ; il y a encore quelqu’un à consulter, après vous et l’hôte que