Page:William Morris - Nouvelles de Nulle Part.djvu/258

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était passé, lorsque tout à coup Ellen intervint :

— Grand-père, notre hôte s’arrête par politesse ; ce qu’il a dans l’esprit devrait être dit ; et comme je sais très bien ce que c’est, je vais le dire pour lui ; comme vous savez, j’ai appris ces choses auprès de gens, qui…

— Oui, dit le vieillard, le sage de Bloomsbury, et d’autres.

— Oh, fit Dick, vous connaissez mon vieux parent Hammond ?

— Oui, dit-elle, et d’autres encore, comme le dit mon grand-père, et ils m’ont appris des choses dont voici la conclusion. Nous vivons aujourd’hui dans une petite maison, non parce que nous n’avons rien de plus grandiose à faire que de travailler dans les champs, mais parce que cela nous plaît ; car, si nous voulions, nous pourrions aller vivre dans une grande maison parmi d’agréables camarades.

Le vieillard grommela :

— C’est cela ! Comme si je voudrais vivre parmi ces gens vaniteux : ils me regarderaient tous de haut en bas !

Elle lui sourit gentiment, mais continua comme s’il n’avait pas parlé.

— Au temps passé, lorsque ces grandes maisons dont parle grand-père étaient si nombreuses, nous aurions été obligés de vivre dans une chaumière, que cela nous plût ou non ; et la dite chaumière, au lieu de renfermer tout ce qu’il nous faut, aurait été nue et vide. Nous n’aurions pas eu assez à manger, nos habits auraient été laids à voir, sales et dégoûtants.