Page:William Morris - Nouvelles de Nulle Part.djvu/264

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bibliothèque des meilleurs livres. En sorte que je pense que le vieux roi mort ne serait pas trop choqué, s’il devait revenir à la vie et voir ce que nous y faisons.

— Je pense, dit Clara en riant, qu’il regretterait l’absence des enfants.

— Pas toujours, ma chère, car il y a souvent beaucoup d’enfants qui viennent s’y instruire ; et aussi, ajouta-t-il en souriant, apprendre à ramer et à nager. Je voudrais nous y arrêter : mais peut-être il vaudra mieux le faire en descendant le fleuve.

Les portes de l’écluse s’ouvraient à ce moment et nous repartîmes. Quand à Windsor, il n’en dit rien, et, dans le bras de Clewer, je laissai reposer les avirons (car je ramais à ce moment), je regardai et demandai :

— Qu’est-ce que c’est que ce bâtiment ?

— J’ai voulu attendre que vous le demandiez vous-même. C’est le château de Windsor ; celui-là aussi, je pensais vous le réserver pour le retour. Il est bien, d’ici, n’est-ce pas ? Mais une grande partie a été construite ou abîmée à l’époque de la Décadence, et nous n’avons pas voulu abattre les bâtiments, puisqu’ils étaient là ; de même que pour le Marché au fumier. Vous savez certainement que c’était le palais de nos anciens rois du moyen-âge, et il a servi plus tard à nos simili-rois commerciaux de l’époque parlementaire, comme les appelle mon vieux parent.

— Oui, dis-je, je sais tout cela. À quoi sert-il maintenant ?