Page:William Morris - Nouvelles de Nulle Part.djvu/283

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y montèrent légèrement, riant encore sous cape, pendant que les nouveaux venus nous souhaitaient le bonjour. Mais, avant qu’ils se remissent en route, la grande fille dit :

— Pardonnez notre rire, chers voisins ; nous avons eu avec les constructeurs, là-bas, une amicale fâcherie, et, comme nous n’avons pas le temps de vous raconter l’histoire, vous feriez mieux d’aller la leur demander : ils seront contents de vous voir… si vous ne gênez pas leur travail.

Leur rire reprit à ces mots, et elles nous firent d’aimables signes d’adieu, pendant que les hommes du bateau plat les emmenaient vers l’autre rive, nous laissant à terre, près de notre barque.

— Allons les voir, dit Clara ; du moins, si vous n’êtes pas pressé d’arriver à Streatley, Walter ?

— Oh non, dit Walter, je suis heureux de ce prétexte pour jouir un peu plus longtemps de votre compagnie.

Nous laissâmes donc le bateau amarré là, et montâmes la pente lente de la colline ; chemin faisant, je demandai à Dick (car je n’y comprenais pas grand chose) :

— Pourquoi tous ces rires ? Quelle était la plaisanterie ?

— Je peux le deviner assez bien ; quelques-uns d’entre eux, là-haut, s’intéressent à un travail et ne veulent pas aller aux foins, ce qui n’a aucune importance, parce qu’il y a une foule de monde pour faire un pareil travail de force facile ; seulement, comme la fenaison est