Page:William Morris - Nouvelles de Nulle Part.djvu/284

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une vraie fête, les voisins trouvent amusant de se moquer d’eux gentiment.

— Je comprends, dis-je, à peu près comme si, au temps de Dickens, des enfants avaient été tellement plongés dans leur travail, qu’ils n’auraient pas voulu faire la Noël.

— C’est cela, sauf que ces gens ne sont pas nécessairement jeunes.

— Mais qu’entendiez-vous par travail de force facile ? demandai-je.

Dick fit :

— Ai-je dit cela ? Je veux dire un travail qui exerce les muscles et les fortifie, et après lequel on se couche agréablement fatigué, mais qui ne demande pas d’autre effort : bref, qui ne donne aucune peine. Pareil travail est toujours agréable, si on ne l’exagère pas. Il n’y a que pour bien faucher qu’il faut un peu d’habileté. Je suis un assez bon faucheur.

Cette conversation nous amena jusqu’à la maison en construction ; elle n’était pas grande et était bien située au fond d’un beau verger entouré d’un vieux mur de pierre.

— Ah oui, je vois, dit Dick ; je me rappelle, c’est un endroit magnifique pour une maison : il y avait là une misère de maison du dix-neuvième siècle : cela me fait plaisir qu’ils la reconstruisent ; et elle est toute en pierre : ce n’est pas ce qu’il aurait fallu dans cette région-ci ; tout de même, ma foi, ils font là de joli ouvrage ; mais je ne l’aurais pas faite toute en moellons.

Walter et Clara causaient déjà avec un