Page:William Morris - Nouvelles de Nulle Part.djvu/305

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

siècle », n’étaient plus intellectuelles, et étaient redevenues aussi belles qu’elles pouvaient être, et la petite colline de Hinksey, avec deux ou trois très jolies maisons de pierre qui y étaient nouvellement poussées (je me sers exprès du mot, car elles semblaient en faire partie) regardait d’un air heureux le large fleuve et l’herbe verdoyante, grise maintenant, à cause du soleil couchant, avec ses champs bientôt mûrs.

Le chemin de fer ayant disparu, et avec lui les différentes sortes de ponts sur la Tamise, nous passâmes bientôt l’écluse de Medley, et arrivâmes au large bassin qui arrose Port Meadow, avec sa nombreuse population d’oies nullement diminuée ; et je réfléchis avec intérêt sur ce que, nom et usage, tout était demeuré, depuis l’antique période communale, à travers l’époque de lutte confuse et de tyrannie des droits de propriété, jusqu’à l’actuel repos et bonheur du communisme absolu.

On me fit encore aborder à Godstow, pour voir les restes du vieux couvent, à peu près dans le même état où je me les rappelais ; et du haut pont au-dessus de la tranchée tout près de là, je pus voir même dans le crépuscule combien le petit village était devenu beau, avec ses maisons de pierres grises : car nous étions arrivés dans la région de la pierre, où toute maison doit être construite, murs et toit, en pierre grise, pour ne pas faire tache dans le paysage.

Nous continuâmes à ramer, Ellen prenant les avirons dans ma barque ; nous passâmes un