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CHAPITRE XXX

FIN DU VOYAGE


Nous continuâmes. Malgré mon récent enthousiasme pour Ellen et ma crainte croissante, — où cela me conduirait-il ? — je ne pus m’empêcher de prendre un vif intérêt au fleuve et à ses rives ; d’autant plus qu’elle ne semblait pas se lasser des changements de tableau et regardait chaque yard de rive fleurie et de remous murmurant avec la même sorte de tendre intérêt qui me remplissait moi-même autrefois et que je n’avais peut-être pas complètement perdu, même dans cette société étrangement transformée, avec toutes ses merveilles. Ellen parut enchantée de la joie que me causait ceci, cela, ou les autres preuves de sollicitude pour la rivière : les soins donnés aux jolis coins ; l’habileté à traiter les difficultés du service des eaux, de façon que les travaux les plus visiblement utiles paraissaient beaux et comme naturels. Tout cela, dis-je, me plut extrêmement et ma joie lui faisait plaisir — mais la surprenait aussi un peu.

— Vous avez l’air étonné, dit-elle au moment où nous venions de passer devant un moulin[1]

  1. J’aurais dû dire que, tout le long de la Tamise, il y avait quantité de moulins servant à divers usages ; aucun d’entre