Page:William Morris - Nouvelles de Nulle Part.djvu/43

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— Je serais un idiot s’il ne me plaisait pas.

Il rougit un peu :

— J’en suis heureux, dit-il, parce que j’en ai eu ma part ; j’ai fait les grandes portes, qui sont en bronze damasquiné. Nous les regarderons plus tard, dans la journée peut-être ; mais maintenant nous devrions continuer. Quant au marché, ce n’est pas un jour très actif ; nous le verrons donc mieux une autre fois, parce qu’il y aura plus de monde.

Je le remerciai.

— Est-ce que ce sont là les vrais gens de la campagne ? Quelles jolies filles il y a parmi eux !

Comme je disais cela, mon regard s’arrêta sur le visage d’une belle femme, grande, cheveux noirs, peau blanche, vêtue d’un joli costume vert clair, en l’honneur de la saison et de la chaude journée, qui me souriait aimablement et plus aimablement encore, me sembla-t-il, à Dick ; je m’arrêtai une minute, puis continuai :

— Je le demande parce que je ne vois aucun des gens de campagne que je me serais attendu à voir à un marché ; je veux dire en train de vendre des choses ici.

— Je ne comprends pas, dit-il, quelle espèce de gens vous vous seriez attendu à voir, ni tout à fait ce que vous entendez par gens « de campagne ». Ceux-ci sont les voisins et voilà comment ils sont dans la vallée de la Tamise. Il y a des régions qui sont plus dures et pluvieuses que celle-ci, et les gens y portent des