Page:William Morris - Nouvelles de Nulle Part.djvu/51

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d’eux, parviennent à lire quand ils ont quatre ans ; j’ai pourtant entendu dire qu’il n’en a pas toujours été ainsi. Quant à l’écriture, nous ne les encourageons pas à griffonner de trop bonne heure (ils griffonnent un peu tout de même), parce que cela leur donne l’habitude d’une vilaine écriture ; et à quoi bon faire un tas de vilaines écritures, quand il est si facile de faire une impression commune ? Vous comprenez que nous aimons la belle écriture, et beaucoup de gens, quand ils font un livre, l’écrivent complètement, ou le font écrire ; j’entends des livres dont on a besoin seulement à peu d’exemplaires,… des poèmes ou choses de ce genre, vous comprenez. Mais voilà que je suis loin de mes moutons ; vous voudrez bien m’excuser, car je m’intéresse à cette question de l’écriture, ayant moi-même une belle main.

— Eh bien, dis-je, les enfants, quand ils savent lire et écrire, est-ce qu’ils n’apprennent pas autre chose,… des langues, par exemple ?

— Naturellement, quelquefois même avant de savoir lire, ils savent parler français, qui est la langue parlée le plus près de nous, de l’autre côté de l’eau ; et ils ont bientôt fait de savoir aussi l’allemand, qui est parlé dans un nombre énorme de communes et de collèges sur le continent. Telles sont les langues principales que nous parlons dans ces îles, en même temps que l’anglais, le gallois et l’irlandais, qui est une autre forme de gallois ; et les enfants s’y mettent très vite, parce que leurs aînés les savent tous ; et d’ailleurs nos hôtes d’au-delà de