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Page:William Morris - Nouvelles de Nulle Part.djvu/52

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la mer amènent souvent leurs enfants avec eux, et les petits se réunissent, et par frottement pénètrent la langue les uns des autres.

— Et les langues anciennes ? demandai-je.

— Oh oui, répondit-il, ils apprennent surtout le grec et le latin en même temps que les langues modernes, quand ils ne se contentent pas de faire un peu connaissance avec le grec.

— Et l’histoire ? demandai-je ; comment enseignez-vous l’histoire ?

— Eh bien, quand on sait lire, naturellement on lit ce qui plaît ; et on trouve facilement quelqu’un pour indiquer les meilleurs livres à lire sur tel ou tel sujet, ou pour expliquer ce qu’on ne comprend pas dans les livres en les lisant.

— Bien, dis-je, qu’apprennent-ils encore ? Je pense qu’ils n’apprennent pas tous l’histoire ?

— Non, non, il y en a qui ne s’en soucient pas ; de fait, je ne crois pas qu’il y en ait beaucoup. J’ai entendu mon arrière-grand-père dire que c’est surtout aux époques de désordre, de disputes et de confusion, que les gens s’occupent beaucoup d’histoire ; et vous savez, dit mon ami avec un charmant sourire, que nous ne sommes pas ainsi à présent. Non ; beaucoup étudient les faits relatifs à la structure des choses, et les relations de cause à effet ; ainsi la science — est-ce un bien ? — s’accroît parmi nous ; quelques-uns, comme on vous l’a dit de l’ami Bob, là-bas, passent du temps aux mathématiques. Cela ne sert à rien de forcer le goût des gens.