Page:Willy - La Maîtresse du prince Jean.djvu/12

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des astres inféconds comme la lune.

Avec cela demeuré un peu provincial, n’ayant guère quitté que depuis deux ans sa ville natale, Neuilly-sur-Seine.

Et donc, puisque naïf et provincial, gobeur, — très gobeur, comme un Parisien.

Maîtresse d’un chef de bureau (par exemple) au ministère de l’Agriculture ou d’un chef de rayon au Bon Marché, Gaëtane Girard, pour retenir l’attention de ce porte-lyre encore jeune, en qui le potache survivait, eût dû prendre la peine de lui signifier lui-même, nettement, qu’il y avait quelque chose à faire : alors, par politesse, parce qu’elle avait de beaux restes, et puis parce que ça fait toujours passer une heure ou deux, il se fût avec condescendance prêté à cette hypothétique fantaisie. Mais, concubine du prince Jean, la même Gaëtane s’imposait à l’admiration de Lauban, ingénûment persuadé que le fait de servir d’éteignoir aux ardeurs des personnes de royale liguée confère aux hétaïres une saveur spéciale. Et il souhaita passionnément que quelque incident survint, ce soir, grâce auquel il serait, par cette manière