Page:Willy - La Maîtresse du prince Jean.djvu/171

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« pâtés » à l’aide d’un seau de fer et d’une pelle de bois, et que je n’ingurgitais l’herbe et les feuilles mortes qu’après leur avoir quelques temps fait jouer le rôle d’« arbres » dans de minuscules jardins construits par mes mains puériles. Et, toujours, le vieux monsieur refilait des sucreries à Savonnette : je ne faisais plus attention à leur manège quand, un jour, je m’aperçus, par hasard, que ce birbe égarait ses mains poissées de dragées sous les jupes de Savonnette ! (Est-ce pour des motifs analogues que l’on désigne les bonbons, dans le populaire, sous le nom de chatteries ?) Dire qu’il m’avait fallu cinq ans pour constater une chose si simple ! Ah ! qu’on est bête quand on est gosse !

Ce disant, Maurice frappa du talon le sol sonore, et, l’ongle du pouce dans le nez, parut se recueillir quelques instants ; puis il poursuivit :

— Ce fut une révélation extraordinaire, fabuleusement grosse de conséquences ! Je changeai de caractère : je devins à la fois effervescent et soupçonneux. Dans la même