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IX

UN APRÈS-MIDI


Smiley s’habille : même il a déjà boutonné une bretelle, il boutonne l’autre en déclamant les premiers vers d’un sonnet composé, en l’honneur de sa gentille mie, par un de leurs copains qui a beaucoup de talent, à la manille :

Passant, détourne-toi : vois ces cheveux d’or sombre
Où luit, dans la torsade, un éclair argenté ;
Admire ces yeux bleus, doux, calmes et sans ombre
Qu’anime, seul, le vent de la frivolité.

Gabrielle-aux-lourds-cheveux se lave à la bergamotte (à quoi ça rime-t-il ?) et interrompt de la très spirituelle exclamation « T’en as un œil ! » ce lyrisme matinal et intempestif.