Page:Willy - La Maîtresse du prince Jean.djvu/257

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devoir. Mais que les étrangers s’en mêlent…

— Voui, aboule-moi de l’argent.

— De l’argent ? T’en as déjà plus ?

Lauban riposte, digne et péremptoire :

— Probable que si j’en avais encore, je ne t’en demanderais pas. C’est pas pour le plaisir de faire le mendiant. Tu devrais t’en douter.

— Oh ! çà, grimace Trou-de-balle, je m’en doute : tu as tout dépensé ?

— En choses utiles.

— Je sais. Avec ces femmes-là, les premiers frais sont épouvantables. Il s’agit de se bien poser. Mais, à présent que t’es bien posé, tu pourrais réduire.

Et Renard tripote une à une toutes ses poches. Il en tire tantôt une pièce de cent sous, tantôt un louis, et il fait à demi-voix des calculs bégayants et vagues :

— Voyons… Une voiture… Un bouquet de temps en temps… Un paquet de cigarettes chic… Est-ce qu’elle fume ?

Maurice allonge une moue écœurée et hausse ostensiblement les épaules.

— Mettons qu’elle fume, s’intimide le pharmacien.