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Page:Wilson - L'appel du Chibougamau, 1956.djvu/115

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Chapitre Quatrième

L’ÉPOPÉE DE L’UNGAVA


Au début du mois de janvier, en route pour Montréal, je rencontrai trois spécialistes des mines qui faisaient des préparatifs pour une aventure requérant du courage, de l’endurance et de la volonté. Ils étaient sur le point de quitter Roberval en avion, pour le pays nu et désolé de l’Ungava[1] — six cents milles au nord, où ils voulaient jalonner mille concessions minières (quarante mille acres) en plein hiver ! (Et c’est ça, l’ère du confort !)

Leurs noms : Ross Toms, « Joe Chibougamau » et Ole Bones.

Toms le chef de l’expédition, était natif de Terreneuve ; c’était l’un des meilleurs prospecteurs que l’on ait connu au Canada.

« Joe Chibougamau » (de descendance autrichienne et italienne ; son nom légal est Joseph Mann) est, lui aussi, un prospecteur expérimenté, un coureur des bois de premier ordre et un pittoresque aventurier du Nord.

Bones, né en Norvège, prospecteur de haut mérite, acquit une telle réputation, qu’on a donné son nom à un lac du Labrador.

Ce trio semblait avoir été coulé dans le même moule moral : nantis de muscles d’une endurance formidable, ils n’élevaient jamais la voix plus qu’il ne fallait, se montraient courtois sans vantardise : de vrais soldats romains d’avant la décadence.

  1. « Ungava » est un mot esquimau qui veut dire : « pays lointain ».