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Page:Wilson - L'appel du Chibougamau, 1956.djvu/116

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L’APPEL DU CHIBOUGAMAU

Ils avaient assemblé, à la base d’aviation du Mont-Laurier, des vivres et de l’équipement pour un séjour de six mois dans l’Arctique et n’attendaient qu’une bonne visibilité pour décoller. Dick Lee, excellent pilote de ces terres désolées, devait conduire le groupe jusque dans l’Ungava et remiser un avion à Fort Chino. (L’on me dit que les frais relatifs à l’envolée, s’élèveraient à 20,000 $).

Comme le savent tous ceux qui lisent les journaux, les entreprises Hollinger exploitent, dans le nouveau-Québec, des vastes gisements de minerai de fer. Un chemin de fer, courant de la rive nord du Saint-Laurent jusqu’au cœur de ce royaume minéral, et qui se terminera à quelques centaines de milles de la baie d’Ungava, sera bientôt terminé, au coût de 300 millions de dollars.[1]

L’expédition Ross Toms allait jalonner des claims à proximité de la baie d’Ungava. Cette dernière est navigable (les Américains y ont établi une base navale lors de la dernière guerre). Si l’on découvrait, à l’analyse, du minerai de fer de valeur profitable, on pourrait l’expédier à bon marché par bateaux, jusqu’aux fonderies sur la côte de l’Atlantique.

Le risque en valait la peine. Toms n’éprouva aucune difficulté à recevoir l’appui financier de quelques Américains audacieux et prévoyants.

Le fer constitue l’un des principaux éléments du progrès économique d’un pays. L’histoire prouve que les peuples prospères — c’est-à-dire les conquérants — sont les plus grands consommateurs d’acier. L’hémisphère occidental recherche frénétiquement le minerai de fer — ainsi, d’ailleurs, que la Russie — car sans lui, comment l’homme civilisé pourrait-il détruire ses frères à coups de bombes ?

Un groupe de courtiers et de prospecteurs avaient

  1. Depuis que ces lignes ont paru, le chemin de fer de l’Ungava est terminé