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Page:Wilson - L'appel du Chibougamau, 1956.djvu/162

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L’APPEL DU CHIBOUGAMAU

diens commenceraient à mourir de faim au bout d’une semaine.

Et voilà pourquoi j’ai décidé de faire imprimer la profonde pensée suivante, pour les générations futures :

« Les compagnies minières naîtront et disparaîtront, mais les gogos existeront toujours ! »

Un célèbre économiste me dit un jour : « Rien n’a plus contribué à retarder le développement minier au Canada, que les manipulations malhonnêtes de certains agioteurs de Bay Street à Toronto et de la rue Saint-Jacques à Montréal. Si l’on n’avait pas ces gorilles que protègent des avocats aussi malhonnêtes qu’eux, il y aurait aujourd’hui près de 150 mines productrices au Canada. Au moins 90 p. c. du capital que les citoyens risquaient dans les mines, au Canada et aux États-Unis a été volé — et j’emploie ce mot sans hésiter — par des crapules. — Ne pourrait-on pas promulguer des lois pour endiguer ces abus ? » demandai-je.

L’économiste rugit : « Mais ce sont les avocats qui rédigent les lois ! »

Le numéro d’avril 1952 du magazine « Coronet » publia un exposé révélateur des fraudes dans l’industrie minière au Canada, intitulé : « Toronto Calling » (Toronto appelle). Un spécialiste des mines aux États-Unis en fut tellement choqué, qu’il m’écrivit : « La Ville Reine était jadis connue comme « Toronto la pure » ; maintenant, on ne l’appellera plus que « Toronto la ville aux 40,000 voleurs ».

Dans le numéro du 12 janvier 1953 du « Saturday Evening Post ». un escroc repenti, écrivant sous le pseudonyme de « Marcus Verner », révéla des choses stupéfiantes sur les fraudes dans les titres miniers à Toronto, dans un article qui s’appelait : « I Sell Phony Stock to