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Page:Wilson - L'appel du Chibougamau, 1956.djvu/46

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Chapitre Deuxième

LA MAISON DE LOUIS HÉMON


J’ai une semaine libre devant moi, je décide de l’employer à aller visiter l’endroit où Louis Hémon avait vécu, proche Péribonka. Hémon écrivit un livre fort bien fait, mais sombre et qui devint, si je puis dire, un classique mineur. Ce roman c’est : « Maria Chapdelaine ». Comme l’a dit Sir Wilfrid Laurier, cette œuvre donna au monde une fausse impression des paysans canadiens-français.

J’ai vécu avec des paysans du Canada français à l’époque où Hémon écrivit son livre et ils sont loin d’être sombres ; au contraire, leur gaieté, leurs rires sont irrésistibles. Ils sont fervents catholiques et comme tous les fervents adeptes du catholicisme, ils aiment avoir du plaisir six jours par semaine. Le dimanche, c’est une autre paire de manches.

La route de Saint-Félicien à Péribonka passe par les villages de Dolbeau et de Mistassini. En passant à Mistassini, je vois un grand monastère et j’apprends qu’un juif new-yorkais, devenu moine trappiste, y occupe un très haut poste. Le frère Samuels, en effet, est l’âme administrative et financière de cette grande entreprise à la fois profondément religieuse et habile productrice de fromage et autres produits commerciaux.

Après avoir dépassé Mistassini, je me trompe de chemin et me trouve en un cul-de-sac, au petit village de Sainte-Marguerite-Marie. Le père Lavoie, curé de l’endroit, m’invite à son presbytère avoisinant l’église. Lorsqu’il apprend que j’arrive du Chibougamau, il me dit : « J’aime-