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Page:Wilson - L'appel du Chibougamau, 1956.djvu/47

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L’APPEL DU CHIBOUGAMAU

rais que vous rencontriez l’un de mes paroissiens. C’est un prospecteur enthousiaste et il possède des centaines d’échantillons de roches. Il ne tarit pas d’en parler. »

Nous roulâmes en auto sur une distance d’un mille environ et arrivâmes à une bâtisse carrée ; elle est délabrée et ne porte pas trace de peinture. Un individu de petite stature, mais musculeux et bien râblé en émerge, nous serre la main et avant que j’aie pu ouvrir la bouche, me tend des échantillons de cailloux. Il me scrute du regard tandis que je les examine… de fait, j’en connais moins que lui en ce qui concerne la minéralogie… et s’écrie tout à coup : « Je sais où l’on peut trouver des diamants ».

— « Des diamants ! » dis-je, dans mon anglais maternel.

— « Sont perly ! » m’explique-t-il gravement.

— Des perles peut-être ? suggérai-je en français.

— « Oui ! C’est ça, des perles ! »

— Où ça ?

— Ah ! s’exclame-t-il un doigt sur le nez. Ah !

Me tournant vers le père Lavoie, j’avoue qu’en effet, les perles m’intéressent mais que je doute qu’elles existent si loin des bancs d’huîtres. Le curé hausse les épaules, lève les mains et déclare ne rien connaître à ces questions.

Avant de quitter ce lieu, je donne à l’ardent prospecteur une poignée de cigares, ainsi que mon nom, mon adresse et l’avis de m’expédier des échantillons de perles ou de diamants. Je n’en ai jamais reçu et n’en recevrai probablement jamais.

Tard cet après-midi-là, j’arrive à la maison qu’avait habité Louis Hémon. Une affiche sur la porte disait : « Admission 25 cents ». Je sors une pièce de trente sous, mais ne trouve personne pour me faire entrer. À quelques centaines de pieds plus bas, je pénètre dans un petit magasins à souvenirs. La jeune personne derrière le comp-