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Page:Wilson - L'appel du Chibougamau, 1956.djvu/48

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L’APPEL DU CHIBOUGAMAU

toir m’informe que le « Musée Hémon » est fermé et ne rouvrira ses portes que le printemps prochain. Je lui dis que j’ai parcouru en auto des centaines de milles pour visiter la maison de Louis Hémon et qu’à cause de cela, peut-être… « Le musée rouvrira au printemps », répéta-t-elle poliment, mais fermement.

Je demande où habitait Marie Bouchard l’héroïne — sublimée — affirme-t-on, du roman de Louis Hémon… et la jeune dame m’indique du doigt, à travers la fenêtre, une maison typique de fermier canadien-français, de l’autre côté du chemin.

— « Puis-je la voir ? » demandai-je, ajoutant que je suis un journaliste et que j’écris des articles sur mon voyage dans la région.

La jeune personne soupire et dit, d’un air contristé, que Mlle Bouchard ne peut recevoir personne : elle est souffrante.

— Peut-être aurez-vous l’obligeance, dis-je de transmettre mes hommages à Mlle Bouchard et lui souhaiter de ma part un prompt rétablissement. »

Elle sourit largement : « Sûrement, sûrement », promet-elle.

Pour un moment, j’espère qu’elle daignera m’ouvrir la porte du musée. Mais, non ! Elle a décidé qu’il est fermé pour l’année. Je lui achète alors quelques cartes postales, montrant Louis Hémon assis avec des fermiers à une table de pique-nique, en 1912, et je m’en vais.

Le ministère des Mines m’avait informé que les concessions de la péninsule Gouin seraient « ouvertes » le 12 octobre. Le 11, je suis à la baie des Cèdres, attendant le départ. Jacques Drouin, un jeune employé du gouvernement que j’ai engagé pour m’enseigner l’art de jalonner un « claim », me demande distraitement à quel endroit je veux « staker », « je vous le dirai demain », répliquai-je.