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Page:Wilson - L'appel du Chibougamau, 1956.djvu/85

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L’APPEL DU CHIBOUGAMAU

taine, représentant officiel du ministère des Mines. Le bureau de Bill était aussi moderne que ceux des grandes cités. Tous les prospecteurs, géologues, ingénieurs miniers… de fait, tous ceux qui s’intéressaient dans l’avenir de la région, y convergeaient. Sur un tableau au mur étaient affichés, pour tous ceux sachant lire, la liste des concessions expirées, ainsi que d’autres nouvelles intéressant le district.

Les quelques cabanes qui firent leur soudaine apparition sur le site de la « ville » avaient été achetées de la compagnie des constructeurs de routes O’Connell, au Mille 132. Maintenant que la route était terminée, le grand centre d’entreprise de l’organisation avait déménagé, avec ses ouvriers, son équipement et sa machinerie, dans une petite ville du lac Saint-Jean, où un autre projet de voie publique était en cours. Pour cette raison, les cabanes vides avaient été vendues, placées sur de gros patins et traînées par tracteurs jusqu’à la nouvelle cité, distante de vingt milles.

C’est un nommé « Scotty » Stevenson, prospecteur et traitant expérimenté et pittoresque, qui ouvrit le premier magasin. Dans le magasin de « Scotty » il y avait tout juste place pour trois clients à la fois : n’empêche que l’établissement (nommé Northeast Traders) vendait de tout, à partir de bibelots jusqu’à des raquettes, du homard en conserves et du chutney (condiment épicé) des Indes.

« Scotty » naquit en Écosse. Il arriva tout jeune au Canada et passa plusieurs années au service de la Compagnie de la Baie d’Hudson, dans des postes isolés du nord. Durant la seconde grande guerre, il se distingua comme pilote de combat et, après la démobilisation, se replongea dans la région sauvage du Chibougamau, prêt à y exercer tous les métiers de la brousse.