ce sanctuaire et les alentours. Les fidèles et les touristes les nourrissent à tel point qu’ils sont dodus et rebondis comme des outres. Nous montons sur les murs d’enceinte ; à notre appel, on les voit dégringoler de partout et grimper jusqu’à nous. Si, durant le service religieux, il leur prend fantaisie de se jucher sur la tête de Dourga, les dévots tombent en extase. Un colosse, vêtu de blanc, la figure bariolée de peinture jaune, le front marqué de la lettre V de Vichnou, se présente à nous, comme le grand prêtre de cette singerie, et, sans plus de façon, nous passe au cou des guirlandes de fleurs jaunes, ruisselantes de bénédictions ; backshich, bien entendu. Nous enlevons nos chaussures et pénétrons dans le sanctuaire afin de voir la déesse de plus près. Au fond d’une niche sombre, nous découvrons la figure de Dourga, noire comme de l’encre et de la dimension d’une pièce de cinq francs. Le reste du corps est vêtu d’une robe de soie verte garnie de fleurs jaunes. Un peu désappointés, nous remettons nos chaussures et partons pour le temple de Ganisheh, dont le titulaire est l’éléphant ; un autre temple est dédié aux chiens. Enfin, vous ne me croirez pas, mais la chose est tristement vraie, nous apercevons de la porte latérale du temple des rats, la statue d’un rongeur monstre, un rat de quatre pieds de hauteur, peint en rouge, assis sur… son postérieur, les pattes d’avant jointes dans l’attitude de l’adoration. Il prie devant Siva. Sur les murs extérieurs, des figures de rats, couchés, debout, trottant, rongeant, à cheval, bref, dans toutes les postures imaginables. Nous fuyons ce dégoûtant spectacle qui nous inspire de bien tristes réflexions sur l’état d’abrutissement religieux et de dégradation de ces pauvres gens.
Sur notre parcours, le guide signale des statuettes, sortes d’ex-voto élevés à lord Canning en mémoire de l’abolition de la coutume barbare du suttee, il y a environ cinquante ans. Cette coutume voulait qu’à la