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LIVRE PREMIER

LE NU DANS LE COSTUME
EXHIBITIONS




PRÉAMBULE


Le théâtre a été et sera toujours la représentation animée de la vie. C’est là que se reflètent, avec l’exagération nécessaire aux choses de la scène, les vices et les vertus de la société. Et celle-ci est, malgré l’évolution et les révolutions, immuablement pareille. Elle va au théâtre pour y entendre parler d’amour, — d’amour éthéré, d’amour licite ou illicite, d’amour licencieux, — qu’importe ? c’est toujours d’amour qu’il y est question. De sorte qu’en définitive, le théâtre est un excitant puissant de l’instinct charnel. Les philosophes les plus graves pourraient tirer de cette observation générale les conclusions les plus inattendues sur la nécessité sociale du théâtre

Mais on ne va pas seulement à l’opéra, à la comédie, au vaudeville ou à l’opérette pour entendre du chant ou du dialogue ; on y va plus encore pour voir, en dépit de la mode actuelle, des chapeaux empanachés dont s’adorne le chef de nos contemporaines, sous prétexte sans doute que, comme chez les modistes. « les plus beaux modèles sont à l’intérieur[1] ». Et pour voir quoi ? Non pas seulement de beaux décors ou le dernier cri de la mode, mais pour y contempler des jolies femmes, de belles épaules, des gorges délicates, des formes parfaites.

L’exhibition de l’artiste a une importance scénique aussi grande

  1. Épigramme satirique sur la question des chapeaux, rien d’Aristote : LES BREBIS DE PANURGE. Toules nos gentes étournelles S’empanachent de grands chapeaux Pour faire croire aux étourneaux Qu’elles ont de grandes cervelles.