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Page:Witkowski, Nass - Le nu au théâtre depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours, 1909.djvu/22

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le nu au théâtre

ment aux Variétés ? Ce théâtre avait été créé à l’extrémité Galeries du Palais-Royal et il porte aujourd’hui le nom même du jardin. Le foyer du théâtre Montansier était le lieu de rendez-vous de nymphes, aussi déshabillées que des danseuses d’opéra et dont les charmes n’étaient voilés que de gazes transparentes. Il était admis qu’elles avaient le droit d’y faire parade de leur beauté et de leurs grâces, tout comme nos demi-mondaines dans nos music-halls actuels[1]. Elles occupaient à ce foyer une place d’honneur, qu’on


Fig. 10. — Foyer du théâtre Montansier, en 1798.


avait baptisée du nom d’un quai de Paris « dont la désignation, dit un contemporain, exprimait spirituellement, mais d’une façon un peu triviale l’idée qu’on y attachait ». Nous laissons au lecteur, familier de la topographie parisienne, le soin de conclure. S’agit-il du quai de la Mégisserie, qui évoque le tannage des peaux, ou même du quai Conti ? [2].

  1. D’après E. Hugot, le théâtre de la Montansier réservait aux « odalisques » du quartier de Cythère, cinquante entrées gratuites tous les soirs, comme de nos jours aux Music-Halls. Du balcon de la première galerie, « sur lequel elles appuyaient nonchalamment leur poitrine », elles distribuaient œillades et sourires, sous l’œil tutélaire du Commissaire Robillard, un commissaire « bon enfant » qui donnait plus de bonbons que de réprimandes aux « sallones » ; parmi ces hétaïres trônait au premier rang, « la Bacchante », qui avait servi de modèle pour la Bacchante, un succès du Salon de 1785 (fig. 10).
  2. Nous ne parlerons pas ici des actes indécents commis dans les salles par des