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Page:Witkowski, Nass - Le nu au théâtre depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours, 1909.djvu/25

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CHAPITRE ii

L’Antiquité


Les nudités dans le théâtre grec, le théâtre romain et les fêtes sacrées. — Danses et pantomimes. — L’origine des caleçons. — L’impératrice Théodora sur la scène.

Il nous faudrait, comme Petit-Jean, remonter au déluge pour retrouver les premières exhibitions scéniques où le nu apparut triomphant aux regards excités des spectateurs. Au reste, les origines du théâtre, de la prostitution et
Fig. 11. — Danse sacrée dans un temple égyptien.

des vieilles religions sont connexes : un principe supérieur domine souverainement ces manifestations sociales ; c’est le culte de l’Amour, autrement dit l’affirmation de la préexcellence de l’instinct de reproduction sur tous les autres instincts. Le théâtre primitif ne comprit guère que des danses sacrées, où les femmes plus ou moins dévêtues invitaient à l’amour fécondant et nécessaire. Puis, par une déviation de l’instinct et le développement de la passion, le but primitif, la perpétuation de la race, disparut pour faire place à un facteur tout puissant : la volupté. Ainsi s’établit la prostitution sacrée.

Tous les peuples de l’antiquité ont passé par cette évolution sociale. Ajoutons, au surplus, qu’étant familiers avec le nu, une simple exhibition ne suffisait pas à exciter la lubricité de leur imagination et qu’à cet effet le spectacle avait besoin d’être corsé.

Les Égyptiens qui pratiquaient un culte ithyphallique, basé sur les légendes d’Isis et d’Osiris, célébraient à chaque printemps des