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Page:Witkowski, Nass - Le nu au théâtre depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours, 1909.djvu/24

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le nu au théâtre

spectatrice Mme Coppin « déclara avoir parfaitement vu le derrière nu d’un homme qui claquait dessus », tandis que les pudiques demoiselles Coppin « ne se rappelaient pas avoir vu la nudité quoiqu’elles eussent entendu les claques ».

Et maintenant, les trois coups sont donnés ; au rideau ! Prenons nos lorgnettes, et contemplons, dans le luxe de la mise en scène, les décolletages attrayants, les exhibitions plus ou moins osées, et la plasticité des actrices qui affrontent le verdict du public [1].

  1. Signalons, pour compléter ces quelques lignes sur l’immodestie de certains spectateurs, un petit complot que tramèrent des abonnés de l’Opéra, au siècle dernier, après le départ de Véron ; les plus enragés, les lions, étaient locataires de la baignoire d’avant-scène, dite loge infernale. Ces messieurs s’étaient fait fabriquer, par l’ingénieur Chevalier, des lorgnettes qui grossissaient trente-deux fois les objets et les rapprochaient d’autant ; pour eux, le maillot était une chimère ; point de jambes si bien cuirassées qu’ils ne déchiffrassent à jupons ouverts. (Souvenirs d’un homme de théâtre.)