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Page:Witkowski, Nass - Le nu au théâtre depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours, 1909.djvu/29

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l’antiquité

menait des phallus gigantesques ; « l’homme le plus débauché, dit un Père de l’Église, n’oserait jamais, dans le lieu le plus secret de son appartement, se livrer aux infamies que commet effrontément le chœur des satyres dans une procession publique ». Inutile d’ajouter qu’aucun voile ne dissimulait les charmes des beautés féminines qui figuraient dans ces fêtes ; elles avaient soin, en outre, de prendre des attitudes provocantes, et de se munir d’attributs érotiques.


Fig. 16. — Acrobate grecque. D’après une peinture reproduite aux Arts décoratifs.


Les dames d’Athènes, montées sur des chars découverts et superbement parés, marchaient à la tête de cette orgie ; et leurs aventures amoureuses commençaient déjà même avant qu’elles fussent arrivées au lieu de leur destination. Ensuite, elles se permettaient, durant le cours de leur route, des décors si licencieux qu’on les nommait vulgairement le langage des chariots[1].

En Thrace, les mystères nocturnes de Cottyto étaient célébrés entre hommes ; ceux-ci buvaient des liqueurs excitantes dans des priapes creux en verre. Au contraire, le culte de Proserpine était réservé aux seules femmes. Le lendemain de ces fêtes mystiques,

  1. Dr Pauw, Recherches philosophiques sur les Grecs, cité par B. de Villeneuve, le Baiser en Grèce.