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Page:Witkowski, Nass - Le nu au théâtre depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours, 1909.djvu/50

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le nu au théâtre

C’étaient les Gelosi, les célèbres mimes italiens, appelés à grands frais par Henri iii, qui étaient alors les rois du théâtre. Après avoir joué aux États de Blois, à la grande slupeur des députés des trois-ordres, ils vinrent à Paris et s’installèrent à l’Hôtel de Bourbon. Leurs représentations réunirent une telle affluence que, dit P. de l’Estoile, les quatre meilleurs prédicateurs de Paris n’en avoient pas, trestous ensemble, autant quand ils prêchoient. » La raison de cette vogue ? C’était assurément l’obscénité de ces mimes qui poussaient jusqu’à la lubricité le réalisme de leur jeu scénique.


Fig. 34. — Groupe en stuc colorié (Musée de Cluny), représentant une scène du Triomphe de Jupiter, à la Comédie-Italienne.

Les actrices faisoient montre de leurs seins et poitrines ouvertes cet autres parties pectorales, qui ont un perpétuel mouvement, que ces bonnes dammes faisoient aller par compas et par mesure, comme une horloge, où pour mieux dire, comme les soufflets des maréchaux.

Six semaines après l’ouverture, le théâtre fut fermé par ordre,