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Page:Witkowski, Nass - Le nu au théâtre depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours, 1909.djvu/61

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le xviie siècle

La première attaque vint de la perfide Mme Deshoulières qui ne pouvait pardonner à Racine ses succès éclatants, à la Champmeslé (fig. 39), sa beauté et son talent. C’est de celle-ci qu’elle écrivit :

Une grosse Aricie, au teint rouge, aux crins blonds,
N’est là que pour montrer deux énormes tettons
Que malgré sa froideur, Hippolyte idolâtre.


Fig. 39. — Mme Champmeslé, rôle de Phèdre.

Les amis de Racine, dont Boileau — et Racine lui-même, dit-on, — ripostèrent par un pastiche du sonnet ; mais plus mordants encore que la Deshoulières, ils attaquèrent directement Marie-Anne Mancini, sœur du duc de Nevers, qu’ils croyaient l’auteur de la diatribe :


Une sœur vagabonde, aux crins plus noirs que blonds,
Va partout l’Univers promener deux tettons
Dont, malgré son pays, Damon est idolâtre.