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CHAPITRE I.

HYPOTHÈSE DE KANT.


Les conceptions de l’illustre Philosophe allemand sur la constitution et le mode de formation de l’Univers ont été exposées dans l’Ouvrage publié en 1755 à Kœnigsberg et à Leipzig, sous le titre : Allgemeine Naturgeschichte und Theorie des Himmels. Il est divisé en deux Parties. La première Partie traite de la constitution du monde stellaire et en particulier de la voie lactée. Kant y reproduit les idées déjà développées sur ce sujet par Thomas Wright, dans son Livre An original Theory of the Universe (Londres, 1750).

La deuxième Partie traite de l’origine du monde planétaire en particulier et des causes de ses mouvements : c’est la seule dont nous ayons à nous occuper ici.

Le principe de l’hypothèse de Kant est renfermé dans l’énoncé suivant : « Dans l’organisation actuelle de l’espace dans lequel circulent les sphères du monde planétaire, il n’existe aucune cause matérielle qui en puisse produire ou diriger les mouvements. Cet espace est complètement vide, ou du moins il est comme s’il était vide. Il faut donc qu’il ait été jadis autrement constitué et rempli d’une matière capable de produire les mouvements de tous les corps qui s’y trouvent et de les rendre concordants avec le sien propre, par suite concordants les uns avec les autres ; après quoi l’attraction a nettoyé cet espace et a rassemblé la matière en des masses isolées ; les planètes doivent donc désormais, en vertu du mouvement primitif, continuer librement leur mouvement dans un espace sans résistance. » (P. 95.)

« Je suppose donc que tous les matériaux dont se composent les sphères de notre système solaire, les planètes et les comètes, décomposés à l’origine des choses en leurs éléments primitifs, ont rempli alors l’espace entier dans lequel circulent aujourd’hui ces astres. Cet état de la nature, lorsqu’on le considère en soi et en dehors de tout système, me paraît être le plus simple qui ait pu