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angle de 120°. En tournant autour de l’axe, cette courbe engendre une surface qui offre elle-même une arête saillante, tout le long de l’équateur : c’est la ligne de jonction de la partie fermée de la surface libre, avec ses deux nappes illimitées. Au delà, la surface de niveau n’est plus fermée, elle s’ouvre à l’équateur et se développe suivant deux nappes indéfinies.

Lorsque, par suite de la contraction, la vitesse de rotation augmente, la surface limite LL se rapproche en L′L′ ; la matière comprise entre L′ et L cesse donc d’appartenir à l’atmosphère du Soleil. De plus, pour que la surface libre prenne la forme de la surface de niveau passant par A′, il faut qu’une autre portion de matière abandonne aussi le Soleil : c’est celle qui est comprise entre la surface B′A′, la surface BA et la surface limite L′L′ ; elle coule tout le long des surfaces de niveau du pôle vers l’équateur et se déverse suivant l’arête saillante.

De toute cette matière, toute molécule qui auparavant décrivait un grand cercle continue à le suivre avec la même vitesse, « parce que sa force centrifuge est exactement balancée par la pesanteur ». On a donc : 4π²a/ = M/a², a désignant le rayon décrit par la molécule, T la durée de sa révolution. Chacune d’elles se meut donc suivant les lois de Kepler, et leur ensemble constitue un anneau de Laplace. Nous verrons plus tard ce qu’il doit devenir.

Mais la matière qui descend des pôles vers l’équateur n’a qu’une vitesse linéaire moindre que celle de l’équateur, d’autant plus faible qu’elle descend de plus haut. Chaque particule commence donc à se mouvoir tangentiellement à l’équateur, en décrivant dans le plan de l’équateur une ellipse autour du centre O du Soleil comme foyer, ellipse d’autant plus allongée que la vitesse propre de la particule est plus faible. Si donc nous considérons l’atmosphère solaire comme extrêmement légère, cette particule y rentrera et y décrira son ellipse propre. L’ensemble des particules parties du point A avec la même vitesse tangentielle décrivent la même ellipse et constituent une traînée elliptique. Chaque point de l’équateur est l’origine de pareilles traînées. M. Roche montre ensuite comment, de ces diverses traînées, les plus profondes étant annulées par la résistance du milieu, la matière qui les forme tombe sur le Soleil ; tandis que les plus extérieures, dont la vitesse tan-