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directe de la distance au centre. Mais, plus tard, le Soleil s’est formé par la réunion de tous les matériaux non engagés dans ces anneaux ; il a fait le vide autour de lui. Alors la loi de la pesanteur à l’intérieur du système ainsi modifié a été toute différente. Sous l’action de la masse prépondérante du Soleil (celle des anneaux n’en était pas la sept-centième partie), la pesanteur interne a varié, non en raison directe de la distance, mais en raison inverse du carré de la distance au centre, et tel est aujourd’hui l’état des choses ».

« Dans ce dernier cas, le mode de rotation d’un anneau de matière diffuse change du tout au tout… Tandis que, sous l’empire de la première loi de la pesanteur, les vitesses linéaires de circulation dans ces anneaux croissaient en raison de la distance, sous l’empire de la deuxième, ces vitesses décroissaient au contraire en raison de la racine carrée de cette même distance… Pour le premier de ces deux modes (de circulation), lorsque l’anneau dégénérera en un système secondaire, c’est-à-dire en une nébuleuse avec ses anneaux intérieurs, et finalement en une planète avec ses satellites, la rotation de la planète et la circulation des satellites seront de même sens que le mouvement de l’anneau générateur, c’est-à-dire de sens direct. Pour le deuxième mode, le système secondaire ainsi formé sera rétrograde ».

« Que conclure de là ? C’est évidemment que les planètes comprises dans la région centrale, depuis Mercure jusqu’à Saturne, se sont formées sous l’empire de la première loi, lorsque le Soleil n’existait pas encore ou n’avait pas acquis une masse prépondérante ; et que les planètes comprises dans la région extérieure, de beaucoup la plus large, se sont formées lorsque le Soleil existait déjà ». (P. 190 et suivantes.)

La formation des satellites est due à une cause semblable à celle qui a engendré les planètes. La rupture de chaque anneau produit une nébuleuse en rotation, dans l’intérieur de laquelle naissent des anneaux. Les uns subsistent, c’est le cas le plus rare, dont Saturne seul offre un exemple ; les autres se résolvent en satellites. Les distances de ces anneaux et de ces satellites à la planète centrale sont d’ailleurs quelconques : l’hypothèse de M. Faye, comme celle de Kant, échappe à l’une des objections capitales que l’on a faites à celle de Laplace. Les inclinaisons des orbites peuvent également