Page:Wolf - Les Hypothèses cosmogoniques, suivies de la Théorie du ciel de Kant, 1886.djvu/88

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 68 —

avoir, dès l’origine, des valeurs plus considérables que ne le permet le système des anneaux extérieurs.

D’ailleurs, ni les distances des satellites à leur planète, ni celles des planètes au Soleil, ne sont aujourd’hui ce qu’elles étaient à l’origine. « Le système ainsi formé occupe d’abord un espace beaucoup plus grand que notre monde actuel ; mais, dans la suite des temps, la condensation centrale progresse toujours, non par refroidissement bien entendu, mais par l’appel continu de la gravité. Les orbites planétaires étaient d’abord plongées dans la masse diffuse et rare de la nébuleuse. Peu à peu cette masse quitte les régions extérieures aux orbites et va se concentrer à l’intérieur, vers le centre de ces mêmes orbites. Les aires décrites en un temps donné dans ces circulations ne changeront pas pour cela, mais les anneaux ou les planètes se rapprocheront peu à peu du centre, et leur vitesse ira en s’accélérant, conformément à la théorie que Laplace a donnée au 4e volume de la Mécanique céleste, pour le cas inverse où la masse centrale irait en diminuant. À cela s’ajoute une autre cause qui agit exactement de la même manière, à savoir la résistance des matériaux qui traversent incessamment l’espace en tombant à peu près directement vers le Soleil et de presque tous les côtés. » (Comptes rendus, p. 641.)

Enfin le système cosmogonique de M. Faye se sépare complètement de celui de Laplace par l’origine qu’il assigne aux comètes. « Nous avons supposé que le Soleil absorbait tout ce qui n’était pas engagé dans la circulation des anneaux voisins de l’équateur primitif. Il n’en saurait être tout à fait ainsi. Une partie des nébulosités superficielles, surtout vers les pôles, animées d’impulsions latérales très faibles par diverses causes et décrivant autour du centre des ellipses très allongées, auront pu traverser les régions centrales sans s’y arrêter. Echappées à l’agglomération où s’est formé plus tard le Soleil, elles ont pourtant subi son action à plusieurs reprises et auront continué à décrire des trajectoires très allongées, variables de forme et de position, dont le terme final sera une ellipse ayant son foyer là où l’ellipse primitive avait son centre. Sans doute ici se présente la difficulté du rétrécissement si rapide qu’ont subi les orbites circulaires ; mais, comme ces parcelles se meuvent dans des ellipses allongées, atteignant ou même dépassant les limites de la nébuleuse, elles ont dû échapper presque complè-