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CHAPITRE VI.

RECHERCHES DE M. G. DARWIN.


Dans les hypothèses cosmogoniques que nous avons examinées, l’état du système planétaire est supposé constant : les planètes se sont formées aux distances auxquelles elles sont actuellement du Soleil, les satellites décrivent les mêmes orbites qu’ils décrivaient à l’origine. La stabilité est le caractère de cette création ; telle elle est née, telle elle subsiste et subsistera. M. Faye a bien admis sans doute que les anneaux qui ont formé les planètes pouvaient être à des distances du Soleil plus grandes que les rayons moyens des orbites actuelles. « Les planètes intérieures à l’orbite d’Uranus se sont rapprochées du Soleil en même temps que leurs satellites s’éloignaient un peu d’elles »[1]. Mais un tel changement ne s’est produit qu’à l’origine, et dans l’avenir, le Soleil pourra dissiper toute son énergie et s’éteindre, la vie disparaître de la surface des planètes : « Quant au système lui-même, les planètes obscures et froides continueront à circuler autour du Soleil éteint[2]. »

« Les mouvements purement astronomiques du système continueront indéfiniment »[3]. Ce n’est que dans les mouvements de rotation, en dehors de ce déplacement primitif et passager, que nous avons constaté de réels changements depuis la formation de chaque nébuleuse individuelle jusqu’au complet achèvement de l’astre auquel elle a donné naissance. Nous avons trouvé la cause de ces changements dans l’action des marées produites au sein de la nébuleuse satellite par l’attraction du corps central ; et il en est ressorti des conséquences de la plus haute importance : je rappellerai l’établissement forcé d’un mouvement de rotation direct des

  1. Sur l’origine du monde, p. 193.
  2. Ibidem, p. 253.
  3. Ibidem, p. 255.