Page:Wurtz - Sur l’insalubrité des résidus provenant des distilleries et sur les moyens proposés pour y remédier.djvu/30

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
26
DE L’INSALUBRITÉ DES RÉSIDUS

de terre, tiges de pavots et de topinambours, etc. On avait espéré qu’en orientant dans la direction des vents régnants ces amas de matériaux légers et volumineux, et en y faisant ruisseler les vinasses, l’évaporation serait assez active et assez complète pour que les résidus solides en s’accumulant à la surface de ces débris et en se putréfiant avec eux, finissent par les transformer en une sorte d’engrais. Une seule considération suffit pour détruire ces illusions. Le travail devant se faire en hiver, l’évaporation ne sera jamais assez active pour que l’on puisse espérer que des centaines de mètres cubes d’eau se dissipent en vapeur dans un seul jour et pour une seule usine.

En résumé, les moyens sérieux que l’on peut employer pour remédier aux inconvénients résultant de l’évacuation des vinasses dans les cours d’eau sont les suivants :

1o Substitution de l’acide chlorhydrique à l’acide sulfurique pour la fermentation du jus de betteraves ;

2o Traitement des vinasses par la chaux dans un système de bassins ;

3o Leur filtration à travers une surface limitée d’un terrain drainé ;

4o Leur absorption par une étendue considérable de terres en culture et drainées au besoin.

Les deux premiers moyens sont des palliatifs plutôt que des remèdes véritables ; les derniers sont plus efficaces, comme il semble, mais aussi d’une application plus difficile. Tous pourront trouver suivant les circonstances un utile emploi. S’agit-il d’une usine située sur un cours d’eau important, la neutralisation et au besoin une simple clarification pourront suffire. Dans le cas, au contraire, où les usines voudraient évacuer leurs résidus dans des cours d’eau offrant un débit et une pente faibles, les vinasses devront être épurées avec soin.

Il est à craindre que cette purification ne puisse, dans aucun cas, être assez complète pour qu’il soit permis d’assimiler