Page:Wylm - L'Amant de la momie, paru dans Le Matin, 24-10-1912 au 06-12-1912.djvu/144

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d’un malade atteint de somnambulisme prestidigitato-ventriloquiste.

— C’est mon avis, cornes d’Ammon !

— Ce n’est pas le mien, déclara le révérend Amos Dermott. Vous avez grand tort de croire que la prestidigitation et la ventriloquie suffisent à expliquer tout cela. M. Smith est un homme trop avisé pour avoir été le jouet d’un malade.

— C’est vrai ! par Osiris ! On ne me tromperait pas aussi facilement. Alors ?

— Une seule conclusion s’impose. Vous êtes en présence d’une action diabolique.

Le docteur Martins haussa les épaules.

— Je ne veux pas contredire M. Dermott. J’abandonne provisoirement le côté théorique de son système pour n’envisager que l’aspect pratique des faits. Je me place au point de vue du médecin et de l’ami de Rogers. Sa santé me donne les plus vives préoccupations.

— À moi aussi, dit le révérend Amos Dermott.

— Dans ces conditions, il faut absolument l’écarter de cette sacrée momie qui trouble son imagination.

— Sans aucun doute.

— Pour cela, monsieur Smith, ne pouvez-vous pas lui interdire l’entrée du musée ?

— Je puis le faire, surtout si vous m’invitez comme médecin à refuser à M. Rogers l’entrée des collections égyptiennes, qui lui troublent la cervelle.

Le lendemain, Rogers savait que l’entrée du musée lui serait refusée. Il se présenta à la porte, mais le gardien lui déclara que son autorisation avait été retirée.

Le précepteur fut poussé par une force irrésistible à aller trouver Smith dans son antre. Le bouillant égyptologue jubilait. Le jeune « voleur » était un simple monomane somnambule prestidigitato-ventriloquiste ! Il voulut prendre sa revanche et le terrasser définitivement.

— Ah ! vous voilà encore, jeune égyptologue !