Page:Wylm - L'Amant de la momie, paru dans Le Matin, 24-10-1912 au 06-12-1912.djvu/153

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— Pas mal trouvé pour une armoire, Smith.

— Ne riez pas, sir Septimus ! Ce n’est pas drôle du tout. On massacre le personnel du musée. Duncan, blessé ; Leslie, blessé… Et les histoires nocturnes ! Plus horribles qu’il y a quinze jours ! Que Seth m’étouffe si je ne perds pas la tête ! Je viens prendre vos instructions.

— Mes instructions, Smith ? Mais… je ne vois rien à faire, rien… rien…

— Si ! Il faut surveiller nous-mêmes la salle III.

Ce projet déplut extrêmement au gros directeur : il se souvenait des aventures désagréables qu’il avait éprouvées dans une veillée précédente.

— Est-ce bien nécessaire, mon bon Smith ?

— Par la queue d’Apis ! En pouvez-vous douter ?

Sir Septimus Long soupira. Il fallait sacrifier sa nuit, son sommeil, son bridge, son dîner, tout ! tout !

— Soit, Smith, je viendrai. Mais c’est bien ennuyeux, bien désagréable.

Cela devait être plus ennuyeux et plus désagréable encore que ne le pensait sir Septimus ; mais Smith devait en faire seul l’expérience.

Sir Septimus mangea sans appétit, bien que le dîner fût particulièrement tentant, car il y avait un pâté d’huîtres dont il était friand. Malheureusement, la crainte de la nuit prochaine pesait sur son estomac.

Smith était partagé, entre l’ardeur et la timidité. Le docteur Martins ne l’avait pas complètement rassuré ; cependant, du moment qu’un ami du voleur représentait le jeune misérable comme un monomane, il n’y avait aucun danger surnaturel ; quant aux dangers matériels, l’égyptologue ne les redoutait pas. Mais il avait des doutes sur l’explication de Martins.

À dix heures et demie, Smith, sir Septimus, Brown, Green et Abraham Phipps prirent place dans la salle III. Sullivan, Embers et Shaw se tinrent dans la salle II, prêts à courir au secours de l’armée principale.