Page:Wylm - L'Amant de la momie, paru dans Le Matin, 24-10-1912 au 06-12-1912.djvu/174

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— Elle-même, ma chère cousine.

Effie se mit à fondre en larmes. Sa mère, qui la surveillait du coin de l’œil, fut tellement impressionnée par le chagrin de sa fille qu’elle coupa toutes les cartes maîtresses de son partenaire.

Elle vint ensuite auprès des jeunes gens ; Effie avait son mouchoir sur les yeux et Rogers l’air bête, selon l’expression concise du docteur Martins.

— Qu’avez-vous fait à Effie, Edward ? dit vivement tante Jacintha.

— Oh ! mère ! Il ne veut pas se marier avec moi ! gémit Effie.

— Amos ! Margaret ! s’écria Mrs. Dermott en s’adressant à son mari et à sa belle-sœur, entendez-vous ce que dit Effie ? Ce vilain garçon ne veut plus l’épouser ! Il refuse sans motif !

— Il m’a dit qu’il aimait la momie, mère !

Mrs. Rogers s’était approchée, et avait entendu.

— Quoi ! mon fils ! Avez-vous encore cette folie diabolique dans la tête ? Allez-vous faire à Effie l’injure de lui manquer de parole ?

— Mère, je ne voudrais pas lui causer de la peine, mais… en ce moment, dans les circonstances actuelles…

— Edward, mon garçon, cela est très grave. Vous offensez non seulement Effie, mais sa mère et moi, barytonna le clergyman.

— Et moi-même, mon fils, ajouta sévèrement Mrs. Rogers. Si vous aviez écouté mes conseils, vous ne seriez pas devenu la proie du démon !

Rogers, qui ne voulait pas céder, mais qui redoutait de dire une parole blessante, se leva brusquement, s’excusa en balbutiant des mots inintelligibles, et prit la porte.

Il revint rapidement chez lui et entra dans son appartement ; tout heureux de se rapprocher de Nefert-thi, il espérait que son accès de jalousie serait passé, et qu’elle se montrerait joyeuse d’apprendre, si elle