Page:Wylm - L'Amant de la momie, paru dans Le Matin, 24-10-1912 au 06-12-1912.djvu/173

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cher Rogers, comme je vous l’ai dit tout à l’heure. Cela m’intéresse… médicalement.

— Vous me portez sur les nerfs, Martins ; mêlez-vous de ce qui vous regarde, mon bonhomme.

— Votre santé me regarde, mon vieux, et je constate avec peine que vous n’avez pas suivi mes conseils.

— Vous m’embêtez !

— Rudoyer le médecin est un des symptômes les plus connus de la maladie qui vous pend au nez. Laissez-là votre hittite et faites une saison dans les montagnes.

— Laissez-nous, Martins, pour l’amour de Dieu, ou je vous mets mon pied quelque part.

— Bien, mon ami, Bien ! Je vais vous prescrire une potion calmante.

Dès que Martins eut été rejoindre à la table de bridge Mrs. Rogers et les parents d’Effie Dermott, celle-ci reprit :

— Puisque nous sommes en mesure de fixer la date de notre mariage, ne pensez-vous pas qu’il convient de choisir le jour dès à présent ?

— Mais, Effie… laissez-moi réfléchir…

— Vous n’êtes guère aimable, mon cousin…

— Eh bien, là, franchement ! Effie, ma chère, je ne me sens pas digne d’être votre mari… Je craindrais de ne pas vous rendre heureuse…

— Chassez cette crainte. Edward, je suis persuadée que vous ferez un excellent mari.

— Non vraiment ! je serai un mauvais mari.

— Pas du tout ! Je vous connais assez pour être complètement rassurée. Répondez à ma question. Quand notre mariage ?

— Très sincèrement, je ne puis pas me marier avec vous.

— Pourquoi cela ? dit la jeune fille offensée.

— Parce que… parce que… eh bien, parce que j’en aime une autre…

— Et qui donc ? Votre momie peut-être ? fit miss Dermott sur le ton d’ironie méprisante qui convenait aux circonstances.