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— Il faut surtout, dit le docteur Fréjus, une complète possession de soi et un calme absolu. D’après ce que je crois comprendre, il s’agit d’une chose qui vous tient fort à cœur, monsieur.

» Si, vous y consentez, j’assisterai Mlle Magda de ma présence, de ma présence uniquement, et ce, afin d’apaiser ses scrupules. Je vous promets de rester à côté de M. Roberty, de ne pas prononcer une syllabe et d’être aussi immobile qu’un roc.

— Comme cela, je veux bien, fit Magda.

Rendez-vous fut pris pour le lendemain soir, qui était un samedi. Rogers et le médecin quittèrent ensemble l’avenue du Trocadéro, laissant Magda fortement préoccupée.

Afin de se préparer mieux à l’expérience grave qu’il allait tenter, Rogers passa la journée sans prendre d’autre nourriture qu’un peu de lait. Il s’abstint aussi de fumer.

Dès huit heures et demie, le lendemain soir, il sonnait chez les Roberty.

On l’introduisit directement dans la bibliothèque, où l’attendaient le père, la fille et le docteur Fréjus. Sans perdre de temps, Rogers alla s’installer dans un confortable fauteuil. On éteignit plusieurs lampes, de façon à diminuer la lumière, puis Magda s’assit en face du jeune homme.

— Soyez calmes, très calmes, tous deux, recommanda le médecin.

— Oh ! ne craignez rien, dit Rogers, je suis aussi tranquille que possible.

— Moi j’ai un peu peur, je l’avoue, convint la jeune fille.

— Il ne faut pas. Vous réagiriez sur le sujet. Dites-vous que je suis là et qu’il n’arrivera aucun accident.

» Tenez les mains de M. Rogers, regardez-le droit dans les yeux, et pensez fortement que vous voulez qu’il s’extériorise et aille où il doit aller.

» Quand il dormira, laissez-le tranquille, jusqu’à ce que les prodromes du réveil se manifestent. Est-ce cela, monsieur ?