Page:Wylm - L'Amant de la momie, paru dans Le Matin, 24-10-1912 au 06-12-1912.djvu/212

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

La paix éternelle était descendue sur la ville morte, endormant jusqu’à son souvenir ; mais la vie avait succédé à la mort comme le jour succède à la nuit.

Les végétaux poussaient leurs racines dans la poussière des œuvres humaines et la brique s’était transformée en une terre nourricière où vivaient les arbres élevés, les maigres arbustes et les petites plantes que l’été précoce dessèche et brûle.

Jamais la double existence de Rogers n’avait été aussi intense ; à peine l’obscurité venue, Nefert-thi lui apparaissait et ne le quittait plus de la nuit : elle semblait si vivante au jeune homme qu’il était véritablement gêné par la présence de cette jolie ombre de femme dans sa chambre à coucher.

— Dors, lui disait l’Égyptienne. Déshabille-toi.

— Bien-aimée, je n’oserais pas me déshabiller devant toi.

— Pourquoi, cher Ameni ?

Rogers était fort embarrassé pour expli-