Page:Wylm - L'Amant de la momie, paru dans Le Matin, 24-10-1912 au 06-12-1912.djvu/232

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s’endormir profondément. Pendant quelques minutes, l’Égyptienne tint ses mains étendues, les doigts dirigés vers la poitrine de la jeune fille qui poussa un profond soupir et dit lentement :

— Je vois ce que tu désires et ce que tu redoutes. Je te servirai et je le servirai.

— Vois-tu ce qu’il faut faire ?

— Oui, Ameni ne peut deviner le secret que ta mère Tadukhipa a enfermé dans le papyrus enseveli avec toi.

» Essayez de retrouver Tadukhipa.

— Mais comment ? demanda Edward.

— Remonte dans le Temps. Retourne à Khounaten, que ta volonté fera revivre telle qu’elle était dans sa splendeur. Va au palais, interroge l’ombre maternelle que ton désir évoquera. Peut-être te répondra-t-elle. Mais les adversaires s’y opposeront sans doute.

» Tu sais qu’ils veulent conserver, immuable dans son éternité spirituelle, l’Égypte ancienne, et qu’ils écartent de la vie matérielle les âmes de ses habitants. À leurs yeux, Ameni et moi sommes des renégats et des traîtres, puisque nous avons consenti à renaître dans une race étrangère au lieu d’attendre le retour du temps où revivra l’Égypte de Râ.

» Hélas ! tes ennemis méditent notre destruction.

— Nous braverons leurs attaques, répondit Rogers.

— Tu connais, Merytaten, le danger auquel tu t’exposes avec nous ? ajouta Nefert-thi.

— Oui, je sais que je périrai probablement Mais telle est la volonté d’Aten.

Rogers était incapable d’intervenir dans cette étrange scène ; il avait la sensation d’être paralysé, et mille sentiments contraires se heurtaient dans son âme agitée.

Des idées anciennes se choquaient à des idées nouvelles.

Tantôt la soumission de Merytaten à Nefert-thi lui paraissait naturelle et conforme à