Page:Wylm - L'Amant de la momie, paru dans Le Matin, 24-10-1912 au 06-12-1912.djvu/53

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qui sanglotait, le visage dans ses mains ; elle portait les bijoux de la momie.

Martins admet qu’il a vu cela, mais il ajoute qu’il a bien pu se tromper, car son observation ne dura qu’un clin d’œil. À peine avait-il fait de la lumière et déchargé son arme, qu’il fut brusquement rejeté au fond de la garde-robe ; on poussa brutalement la porte sur lui, et cric ! crac ! deux tours de clé l’enfermèrent dans le meuble où il était caché.

Tous ses efforts pour sortir de l’armoire furent vains. L’ébéniste de lord Charing était, malheureusement pour le docteur, un homme consciencieux et ses meubles étaient solidement faits. Martins dut se résigner, non sans les plus grandes préoccupations pour sa vie ; la perspective de mourir de faim dans sa prison de bois lui paraissait fort triste. Il maudissait sa fatale curiosité, et envoyait la momie aux cinquante mille diables.

Il dut écouter les lamentations pendant plus de deux heures, après quoi des coups violents furent frappés sur la porte de l’armoire où il était enfermé, et il entendit un éclat de rire moqueur. Le médecin était trop inquiet de son sort pour songer à se fâcher.

L’état de lady Charing empira cette nuit même, et dès six heures du matin on dut aller prévenir Martins que Sa Seigneurie avait besoin de lui. Louise Morel, qui fut chargée de la commission, revint dire que la chambre du docteur était vide ; elle avait frappé, et n’obtenant pas de réponse, était entrée. Le lit n’était pas défait.

Lord Charing courut à l’appartement de Martins. Louise Morel disait vrai. Un examen attentif des lieux lui démontra que Martins ne pouvait être bien loin : son portefeuille, son porte-monnaie, sa montre étaient sur la table de nuit.

De la chambre du docteur, le comte ne fît qu’un bond jusqu’à celle d’Edward Rogers. Il entendit des plaintes étouffées, une voix lamentable appelait à l’aide, des coups