Page:Wylm - L'Amant de la momie, paru dans Le Matin, 24-10-1912 au 06-12-1912.djvu/54

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répétés retentissaient contre la porte de l’armoire.

Lord Charing alla droit à la garde-robe et l’ouvrit. Le docteur apparut pâle, défait, à demi asphyxié.

— Pour l’amour du ciel, Martins, que faisiez-vous là-dedans ?

— La brute ! la brute ! répétait le médecin en respirant largement. Elle m’a enfermé !

— Qui, elle ?

— Eh ! le sais-je ? Une femme…

— Une femme ?

Martins se mordit la langue, mais c’était trop tard. Il dut raconter son aventure.

— Cela commence à devenir grave, déclara le lord en fronçant les sourcils.

— C’est la momie, murmura Ezechiel Symonds.

Martins, ayant réparé le désordre de sa toilette, alla voir lady Charing. Il reconnut que son cœur faiblissait et que l’état de sa santé était des plus critiques.

Dans la soirée, lord Dungald, le fils aîné de lord Charing, s’alita. Il avait des taches rosées sur le corps, et Martins diagnostiqua la fièvre typhoïde.

Le 19, lady Charing était plus malade ; lord Dungald avait 39°8 de température ; son frère, Lord Archie, dut garder le lit avec une forte, fièvre. À deux heures, Dan Mac Donald, mandé télégraphiquement par son frère, arriva à l’abbaye.

Les domestiques, effrayés par tous les malheurs qui fondaient sur la maison, avaient tenu conseil. William leur avait parlé du don de seconde vue qu’avait son frère, et il fut décidé à l’office que l’on ferait venir Dan à frais communs.

Le « voyant » demeura enfermé dans la galerie pendant plus d’une heure. À son retour il déclara que la momie était à n’en pas douter l’auteur de tout le mal, que de grandes catastrophes allaient éclater si l’on ne débarrassait pas le château de cet hôte dangereux.