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Page:Wylm - L'Amant de la momie, paru dans Le Matin, 24-10-1912 au 06-12-1912.djvu/55

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Les domestiques, effrayés par les prédictions lugubres de Dan, le prièrent d’accompagner deux d’entre eux auprès du comte ; la délégation exprima à lord Charing son dévouement, et le pria d’écouter Dan, qui pourrait donner à Sa Seigneurie d’utiles indications.

— Parlez Dan.

— J’ai vu « la chose », Votre Seigneurie ; c’est bien elle qui rend milady et vos enfants malades ; elle ne veut pas rester ici. Il vous arrivera malheur si vous persistez à la retenir.

Les domestiques joignirent leurs supplications à celles de Dan et dirent au comte que s’il gardait la momie, ils seraient obligés de quitter son service, que personne ne les remplacerait, tant les événements survenus à l’abbaye avaient effrayé la contrée entière.

Lord Charing refusa de se prononcer sur l’heure ; mais les événements se précipitèrent de telle sorte qu’il dut, enfin céder.

L’état de lady Charing et de ses enfants empira, en effet, dans la journée du 19.

À onze heures du soir, lord Charing, très assombri, causait de tout cela avec Martins et Symonds dans son cabinet de travail ; il se promenait de long en large, regardant fréquemment vers les fenêtres

— Par Jupiter ! s’exclama-t-il soudain, la galerie est éclairée !

Les trois hommes se précipitèrent : la lumière que venait d’apercevoir le comte n’avait rien cette fois de surnaturel ; elle provenait d’un commencement d’incendie ; les rideaux de vitrage brûlaient et avaient déjà communiqué la flamme aux tentures. Il fallut arracher vivement les étoffes et les piétiner pour éteindre le feu. Les dégâts furent considérables : un portrait du troisième comte de Charing, par Van Dyck, était à peu près détruit.