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La momie avait fait pour dix fois son prix de dégâts.


VI

LA MOMIE AU BRITISH MUSEUM


John Smith avait lu avidement le manuscrit, dont je viens de donner, en les complétant, les principaux détails. L’égyptologue n’hésita pas à penser comme le docteur Martins et à ne voir dans tout cela que l’effet de la fraude et de l’imagination.

C’est pourquoi, lorsqu’il reçut la visite du comte de Charing, il se montra optimiste et railleur

— Je ne trouve, milord, aucune raison sérieuse pour refuser le splendide présent que vous faites au Museum.

— Je suis ravi de votre décision. Je désire que vous n’ayez jamais à la regretter.

— Chassez cette crainte. Vous avez été mystifié par d’audacieux fumistes. Je les défie bien, ventre d’Apis ! de venir ici renouveler leurs exploits !

Lord Charing partit, enchanté d’être débarrassé de l’éléphant blanc qu’il avait sur les bras, mais curieux de savoir comment John Smith se tirerait d’affaire si la momie était aussi déraisonnable à Londres qu’à Charing-Abbey.

Dès le départ du comte, John Smith se précipita chez sir Septimus Long, son directeur, pour lui annoncer que l’affaire était définitivement conclue.

— Tant mieux, Smith, dit celui-ci. Il faut maintenant exposer la momie dans de bonnes conditions.

— Sans aucun doute, sir Septimus, je la mettrai en belle place.

— Lui laisserez-vous ses bijoux ?

— Nous verrons. Je voudrais d’abord défaire complètement les bandelettes. Peut-être trouverons-nous des objets intéressants.

John Smith plaça la momie dans une vitrine dont il en expulsa momentanément l’hôte, un scribe du pharaon Menephtah, du nom de Pra-Hotep. En fonctionnaire docile