Page:Wylm - L'Amant de la momie, paru dans Le Matin, 24-10-1912 au 06-12-1912.djvu/61

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’absence de ses dents, et son irritation n’en était pas amoindrie.

Il est probable que ces accidents n’auraient été l’objet d’aucun commentaire superstitieux si Ebenezer Phipps n’avait eu lui-même une petite aventure en faisant sa ronde. Au moment où il arrivait, muni de sa lampe électrique, dans la salle III, il aperçut une dame vêtue de blanc, appuyée contre une vitrine nouvellement installée. Il donna aussitôt l’alarme : Joe Green et Patrick Sullivan vinrent à son appel.

Ebenezer cherchait la dame habillée de blanc ; il ne la voyait plus, mais elle n’avait pu s’enfuir, le bouton de la sonnette étant près de la porte d’entrée et l’unique issue des salles se trouvant être cette porte.

Cependant les recherches les plus minutieuses ne permirent pas de découvrir la personne dont Ebenezer avait constaté la présence indue.

— S’il s’agissait de Sullivan, remarqua Joe Green, je serais disposé à croire qu’il était gris et s’est illusionné ; mais vous, c’est autre chose. Toutefois, vous avez pu vous tromper.

— Non, Green, je suis sûr de ce que j’avance. J’ai certainement vu une femme en blanc. Je signalerai le fait dans mon rapport de nuit.

L’enquête à laquelle John Smith procéda dès le lendemain matin, sembla démontrer néanmoins qu’Ebenezer avait pris pour une femme vêtue de blanc un reflet de sa lampe sur la vitrine, qui avait été déplacée et n’occupait plus sa position accoutumée.

Ebenezer ne fut pas convaincu par l’enquête de Smith ; il s’obstina dans son affirmation, si bien que l’irascible égyptologue le traita de vieil imbécile ; blessé dans son orgueil, le méthodiste, qui faisait partie de la congrégation dirigée par le Rév. Amos Dermott, raconta son aventure au pasteur.